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touchée en plein coeur.


-Maman? Tu sent drôle! Tu sent plus toi!

C'est miss Bubble n02 qui me dit ça d'un petit ton inquiet, assis en indien tout au bout de mon petit lit blanc, alors que j'essaie pour la troisième fois de remonter ma jaquette d'hôpital qui à tendance à s'ouvrir et dévoiler les fils qui me sorte de partout.

Chéri est assis dans le fauteuil, face à moi. Il n’a pas l'air plus rassuré que les enfants, qui eux, osent à peine me coller.

Et moi, la maman, et bien je fais ma forte, pour soutenir mon petit monde égaré. La vie familiale telle qu'on la connait a pris une drôle de tournure dans la nuit de jeudi à vendredi, quand la doc de l'urgence a déclaré qu'elle me transférait au soin intensif, car j'étais en infarctus.

Infarctus! Juste le mot fait peur! Dans la tête de mon chéri, c'est son monde qui s'écroule, dans celle de mes enfants, c'est la stabilité et la présence de leur maman qui est mise en péril, dans la mienne, c'est la peur de vivre avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête.

Je ne peux pas être cardiaque! Je suis la superwoman, la maman forte, la blonde intentionnée, la fille aux mille projets, l'intervenante disponible... Impossible d'être autre chose, impossible de devenir cette image mentale que me projette mes craintes. Cette maman édulcorée, faible, fatiguée, à bout de souffle, qui doit faire des siestes l'après-midi, qui doit éviter les émotions fortes et les efforts intenses. Ma tête refuse que mon coeur lâche.

Pourtant, en y pensant bien, je ne devrais pas être surprise que mon coeur lance un SOS. J'ai toujours perçu mon coeur comme un outil. Je travaille avec mon coeur, j'aime mes enfants et mon Chéri de tout mon coeur, j'ai le coeur sur la main et du coeur à l'ouvrage. Ne me suis-je pas toujours défini comme une fille de coeur?

Et mon coeur, cette année, je l'ai malmené pas mal. Le combat de mon conseil d'établissement, le stress causé par la nouvelle vie d'école de ma grande. J'ai eu le coeur brisé, j'ai aimé et été déçu. J'ai clairement pris ces choses trop à coeur!!!

On a tendance à oublier que le coeur n'est pas qu'un organe.

Après cinq jours au soin intensif, une batterie de tests et beaucoup d'inquiétude, la vie vient de me donner une seconde chance. Je ressors de l'hôpital sans aucun diagnostic. Un mystère! Aucune séquelle, tout est beau.

Les médecins, malgré leurs sciences, ont cantonné mon coeur à sa fonction physique. Ils l'ont photographié de tout bord tout coté, ils l'ont écouté, étudié, observé, médicamenté, mais jamais, ils n'ont écouté sa petite voix. Vous savez, la voix du coeur.

Je crois que c'est ce que j'ai entendu cette nuit-là. Je crois que mon coeur voulait me dire de lui faire plus attention!

Et je crois que pour une fois, je vais l'écouter.

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