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Valoriser la relation




Valoriser la relation au lieu de la profession


Et si, pour la semaine des enseignants, on prenait le problème de la dévalorisation de cette profession par un autre angle.


Je suis parent de 3 enfants qui cheminent dans le monde scolaire depuis 15 ans. J’ai d'abord accompagné et guidé ma plus vieille à travers le préscolaire, le primaire et le secondaire, puis mon garçon qui est maintenant en fin secondaire et puis, finalement, ma plus jeune, qui quittera le primaire cette année.

Avec 3 enfants, j’en ai rencontré des enseignants ! Si chacun et chacune avaient leurs particularités, ils avaient un point en commun, celui de ne pas trop comprendre le rôle du parent dans ce qui touche l’enseignement de l’enfant.


Si, depuis le rapport Un Québec fou de ses enfants en 1990, on a reconnu l’importance du parent dans l’éducation et le développement de son enfant, cette reconnaissance reste sur le seuil de la double porte de l’école primaire.


Pendant les cinq années préscolaires de mes enfants, on m’a guidé, soutenu, formé, comme parent pour que j’exerce mon rôle de la meilleure façon qui soit. On m’a fait comprendre que son développement harmonieux et sa sécurité dépendait de la qualité de la relation que je développerais avec les intervenants gravitants autour de mon enfant. Les centres de la petite enfance en ont même fait un de leurs principes de bases qui se retrouve sur le site du ministère de la famille écrit ainsi : Le partenariat entre le service de garde éducatif à l’enfance et les parents est essentiel au développement harmonieux de l’enfant. L’accompagnement du jeune enfant dans son développement global est un projet commun, partagé par les parents, le personnel éducateur et la RSG et, lorsqu’il y a lieu, les administrateurs et toute autre personne qui travaille au service de garde. Ce partenariat, basé sur une relation de confiance mutuelle, rassure l’enfant et l’aide à établir une relation significative avec les adultes qui prennent soin de lui en l’absence de ses parents. Il favorise également le choix d’interventions individualisées adaptées à chaque enfant d’un même groupe au service de garde.



Et cela fonctionne. La relation entre l’éducatrice et le parent est souvent teintée d’échanges et de tentatives de compréhension des enjeux de part et d’autre. On reconnait à l’éducatrice sa place au sein du noyau familial comme celle-ci reconnait l’importance de la place qu’occupe le parent dans l’éducation de son enfant.

Malgré cette réussite, nulle part, dans le programme du ministère de l’éducation, ne retrouve-t-on pareil engagement. Et pourtant, voilà ce qui pourrait changer la perception qu’ont les parents des enseignants.



La crédibilité envers le rôle essentiel que joue l’enseignant auprès de l’enfant passe d'abord par une reconnaissance du rôle de chacun.


J’ai pu constater, au fil de mes rencontres et discussions avec les enseignants, que le rôle du parent est rarement valorisé lorsqu’il est question d’école. On lui reconnaît surtout des défauts. Celui de mal éduquer son enfant, celui de s’ingérer dans les décisions des enseignants, celui de ne pas se mobiliser lorsque l’enseignant en fait la demande. Rare sont les fois où j’ai entendu de bons commentaires sur les parents de la part des enseignants. On peut prendre comme exemple le tollé d’insulte qu’à générer l’annonce du ministre Roberge qui a proposé de demander à des parents volontaires de venir surveiller des classes lors d’enseignement à distances. À en lire les enseignants, ces parents, illettrés et idiots ne sont pas les bienvenus dans les classes et risque même de compromettre l’éducation de toute une génération, si par malheur, il venait jouer à la police du comportement en classe.


Après ce constat, comment croire que les parents, si peu valoriser par les enseignants, valorise eux-mêmes l’importance du rôle de celui-ci auprès de leur enfant ? Nous sommes en plein milieu d’un conflit de loyauté et chaque partenaire de l’éducation de l’enfant se tire la couverte de son bord. Les deux se croient supérieur à l’autre et ne se gêne pas pour le faire savoir.


Et dans le milieu, l’enfant, comme dans chaque conflit entre deux personnes qu’il aime, ne sait plus à qui faire confiance. Et si l’orgueil mal placé de chacune des parties en souffrent, de ce conflit, c’est l’enfant qui en fait les frais.


Le plus malheureux dans tous cela, c’est que c’est l’amour qu’ils vouent à l’enfant, parents et enseignants, qui créer ce désaccord. Comme si ce point commun les divisait au lieu de les rassembler.


Pour valoriser la profession et l’importance des enseignants au Québec, il faudra être assez fou de ses enfants pour reconnaître le rôle de ses parents. Et là, seulement là, on pourra commencer un travail d’équipe pour valoriser cette profession.


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